Combat d’arrière garde il y a peu, la notion de « Made in » refait étonnamment surface et pas seulement dans les sphères marketing des entreprises.

Face à cette prise de conscience des consommateurs, les marques se placent devant un nouveau défi et devront apprendre à communiquer sur leurs actions en faveur du développement durable comme leur responsabilité sociétale. Car les autres questions qui sous-tendent l’acte d’achat s’articulent autour de plusieurs problématiques derrière un produit, qui je nourris ? Dans quelles conditions a-t-il été réalisé ? Qui fais-je travailler dans un contexte de crise gangrené par un chômage pesant ?

Le made in France : un argument de poids

Combat d’arrière garde il y a peu, la notion de « Made in » refait étonnamment surface et pas seulement dans les sphères marketing des entreprises. Récemment, un texte européen avançait le fait que les consommateurs devaient être informés sur la provenance du produit ainsi que sur les normes sociales et environnementales appliquées par les fabricants. Le principe de marquage d’origine anime à nouveau les débats au parlement. Sur le terrain, les opinions s’affrontent. On ressent bien que si l’on affiche partout Made in China, on risque d’être pénalisé par le consommateur. Quand on met en avant le Made in France ou Made in Europe, cela redevient un argument et nous en tant qu’acheteur, on commence à y prêter attention, même si l’on est bien conscient que la délocalisation asiatique est définitivement ancrée dans notre système économique. Si les marques ne  s’en soucient guère pour le moment, elles auront peut-être à le faire demain. Les clients recherchent de plus en plus une fabrication européenne et française, gage de sérieux. En cette période de chômage grandissant, je n’ai jamais autant entendu parler de fabrication française. Autrement dit, les gens acceptent de mettre le prix, mais ils veulent acheter vrai et utile pour la société. Toute une réflexion s’engage alors auprès des marques en ce moment et peut-être qu’à moyen terme, on assistera à des démarches de relocalisation en France, en Italie ou en Espagne.

Pour d’autres, la question du « Made in » relève de l’hypocrisie totale. Certains consommateurs nous interrogent sur l’origine des produits. Mais c’est un leurre de croire qu’en achetant Français ou Européen les clients vont sauver des emplois. Combien de fois on nous fait la morale sur la délocalisation et quand j’annonce le prix pour un parapluie fabriqué en France, on dit que c’est trop cher ! Les gens cherchent des prix, ils exigent des valeurs liées à l’écologie, au respect de l’humain, mais n’ont pas envie de payer pour cela. En effet les sondages ont beau jeu de nous faire croire que 67,4% des consommateurs sont prêts à payer davantage pour un produit garantissant le respect de l’environnement : dans les magasins, la réalité est tout autre. Une marque proposait de très beaux sacs bio Made in France et nous avions dédié une de nos vitrines, cela a été un flop total ! Néanmoins les comportements peuvent évoluer plus vite que l’on ne pense. Si les marques semblent encore insensibles  au développement durable, elles seront obligées de l’intégrer dans leur démarche. Car le consommateur, lui, s’interroge.  De plus en plus de d’informations sur l’origine des produits, le lieu de fabrication et des envies plus prononcées sur des cuirs végétaux. Plus virulents encore, certains refusent même d’acheter un produit s’il n’est pas français.

Les marques gardent la main

Pour autant, que la marque soit bonne élève ou pas en matière de rapport qualité prix, de respect de l’environnement et de ses salariés, de l’avis de tous, son impact est bien réel.  Elle n’est pas forcément un signe de qualité et de bon produit, mais elle est indispensable dans nos métiers. Une marque ne fonctionne qu’à condition d’assurer une qualité, une créativité et un service après-vente irréprochable. Elle joue un rôle crucial, surtout auprès des jeunes de 15-25ans. Et pas seulement, la marque génère un rapport de confiance indéniable et un pouvoir d’attraction colossal quel que soit l’âge de la clientèle.